Visiter Sikasso
- Malienw
- 20 févr. 2021
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 févr. 2021
La région de Sikasso occupe la partie la plus au sud du pays et partage ses frontières avec trois Etats : la Côte-d'Ivoire, le Burkina Faso et la république de Guinée. Les conditions géographiques (pluviométrie importante et sols fertiles) font de Sikasso une région agricole par excellence. Les fortes productions de céréales (principalement fonio, mil et maïs), de coton, de thé et de produits maraîchers font de cette partie du pays le grenier du Mali. Tout cela a favorisé également la mise en place d'entreprises agro-industrielles comme des huileries, des unités d'égrenage, des usines à thé. La Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) s'y est même implantée. Le sous-sol de la région renferme aussi de l'or, exploité surtout à Kalana et à Siyama. Cette région, principalement habitée par les Sénoufo et les Minianka, brasse également un grand nombre de peuples. Parmi ceux-ci, on peut citer les Bambara, les Peuls, les Dioula, les Dogon et les Bobo.

C’est son fils Tieba qui déplace la capitale du Royaume depuis le village familial (proche de l’actuel Bougoula Hameau) vers l’autre rive du Litio. Il crée donc Sikasso, l’entoure d’une fortification de terre haute de 4 à 6 mètres de haut, le « Tata ». Au centre de la ville, sur une hauteur artificielle de 30 mètres, on trouve la demeure du roi, le siège du pouvoir et un lieu d’observation.
Tieba tente d’agrandir son fief vers Ségou au Nord et vers les sources de la Volta à l’Est. Mais tout son règne sera marqué par sa lutte contre Samory Touré. En 1888, ce dernier vient assiéger vainement Sikasso. Il ne parvient ni à pénétrer dans la ville ni à l’investir totalement, car le ravitaillement parviendra toujours aux assiégés. En revanche, dix ans plus tard, le tata, pourtant renforcé par Babemba, frère et successeur de Tiéba, ne résistera pas aux canons du colonel français Audéoud qui conquiert la ville le 1er mai 1898.

Du Tata, il ne reste que des vestiges. Mais certaines portes de la ville ont été relevées et elles permettent de se faire une assez bonne idée de la taille de la citadelle. La hauteur sur laquelle s’élevait le château de Tieba, baptisée par les militaires français « le Mamelon », a été coiffée d’une tour d’observation, bien remise en valeur ces dernières années. A deux pas de la mairie, le Mamelon est toujours au centre vivant de la ville.

Du Tata, il ne reste que des vestiges. Mais certaines portes de la ville ont été relevées et elles permettent de se faire une assez bonne idée de la taille de la citadelle. La hauteur sur laquelle s’élevait le château de Tieba, baptisée par les militaires français « le Mamelon », a été coiffée d’une tour d’observation, bien remise en valeur ces dernières années. A deux pas de la mairie, le Mamelon est toujours au centre vivant de la ville.
Aujourd’hui Sikasso est tout à la fois le chef-lieu de la 3ème Région (le Mali en compte 9 avec le district de Bamako), le chef-lieu du Cercle de Sikasso et de la Commune urbaine de Sikasso.
La Région de Sikasso occupe tout le Sud du pays, voisinant avec la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Burkina Fasso. C’est la zone la plus humide du pays et la plus fertile. C’est aussi la plus peuplée.
Urbanisation

Lors de la décentralisation réalisée dans les années 90 sous le mandat d’Alpha Komaré, la ville de Sikasso devient une commune urbaine forte de plus de 120 000 habitants. Depuis cette date, l’exode rural, l’accroissement naturel et un afflux de population venu du Nord lors du conflit de 2013 ont fait exploser le nombre d’habitants qui dépasse certainement les 300 000 en 2019.
La Commune urbaine mesure plus de 33 km d’Est en Ouest et 25 km du Nord au Sud. Dans cette vaste superficie on compte 21 quartiers urbains et 28 villages rattachés.
La ville proprement dite est composée de deux sortes de quartier. Il convient de distinguer quinze quartiers structurés, qui présentent généralement un plan en damier, bénéficient d’un réseau d’eau et un réseau d’électricité aux fonctionnements variables voire d’un assainissement. En règle générale ces quartiers ont chacun une école et un Centre de Santé Communautaire (CSCom).

Production agricole
La ville est traversée par le Lotio, lointain affluent du Bani et donc du Niger. Son cours, presque permanent, aidé par la longueur de la saison des pluies, permet des cultures maraichères qui assurent à Sikasso la réputation d’être le jardin du Mali.

Cet environnement assez humide une bonne partie de l’année, a même permis la culture du thé à 30 kilomètres de Sikasso, culture aujourd’hui abandonnée, mais pour des raisons non climatiques.

Sikasso est aussi très proche de la zone de production cotonnière. (On y trouve une des principales usines de transformation du coton de la société d’économie mixte C.M.D.T (Compagnie malienne de développement du textile)
Sikasso est également un important centre d’élevage de bovins, d’ovins de caprins et de volailles. Il possède un abattoir performant.

Commerce et transport
Sikasso est d’abord un lieu d’échange de la production agricole locale. Tous les dimanches; le Centre-ville est occupé par un immense marché alimentaire, très coloré


Au croisement des routes de Bamako, du Burkina et de la Côte d’Ivoire, des routes nationales 7, 10 et 11, Sikasso est un carrefour routier qui dispose d’ailleurs d’une gare routière bien aménagée et rentable.
Culture et artisanat
La ville de Sikasso accueille deux musées.

Le Musée régional de Sikasso est une création récente (2011) à l’architecture novatrice. Il s’agit d’un établissement public, placé sous la tutelle du conseil Régional.
Comme l’indique son nom, il est le reflet des différentes cultures que l’on trouve dans la Région de Sikasso. Il y a donc une forte influence sénoufo bien sûr, mais aussi des autres ethnies : miniankas, peuls, bobos.
Le Musée est particulièrement riche en instruments de musique traditionels. L’autre est moins officiel : le Centre de recherche pour la sauvegarde et la promotion de la culture sénoufo. Il s’agit de l’œuvre personnelle du Père Emilio Escudero (1935-2012). Ce n’est pas un musée proprement dit, mais un lieu d’étude et de conservation.

Il peut se visiter ; la richesse des collections l’emporte sur la muséographie.
On peut consulter également des archives audio et video irremplaçables. Le Centre a une importante production culturelle.
Le Musée Régional et le Centre de recherches ont établi des relations d’échanges et de travail commun. Ils sont tous les deux en relation avec le Musée national du Mali à Bamako.
Les Sénoufos ont une tradition d’artisanat, en matière de poterie notamment. Toutefois les objets qu’on y trouve doivent souvent beaucoup aux ethnies voisines, Bobos (calebasses décorées), Burkinabés (travail du bronze), voire Touaregs (travail du cuir), implantés à Sikasso.

Mais c’est surtout en matière de musique que se distinguent les Sénoufos. En particulier, ce sont les maitres du balafon, mais aussi de nombreux autres instruments de percussions (yabaras, xylophones).
Notes et références
L-G. Binger, Du Niger au golfe de Guinée, Hachette, 1892, p. 88Binger, op.cit, p. 92-95
Communiqué du Conseil des ministres du 18 mars 2009
Jean Rodes, « Une colonne au Soudan », La Nouvelle revue, mai-juin 1901, p. 134-141
Loi N° 55-1489 du 18 novembre 1955 relative à la réorganisation municipale en Afrique Occidentale Française, en Afrique Equatoriale Française, au Togo, au Cameroun et à Madagascar
Kô Samaké, Modibo Keïta, Recherche sur l’Historique de la Décentralisation au Mali : De la Période Coloniale à la 3e République, Penser pour agir.org, 7 février 2006 Recherche sur l'historique de la décentralisation au Mali
Communiqué du conseil des ministres du 15 octobre 2008
J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 1793
Investiture du maire à Sikasso : Le Maire sortant Mama Sylla boude la cérémonie, Nouvel Horizon, 9 juin 2009
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